Communiqués de presse du PNIA
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
BILAN National :
ANTIBIORÉSISTANCE ET nombre d’ORDONNANCES D’antibiotiqueS EN HAUSsE
Selon un nouveau sondage, les antibiotiques sont une
source de confusion pour la population canadienne
TORONTO – Le
2 mars 2006 – De nouvelles données annoncées
aujourd’hui indiquent que certains taux de résistance se stabilisent, mais que
d’autres continuent de s’accroître1. Bien que le Canada demeure un chef de file
mondial dans la lutte contre l’antibiorésistance, qui constitue une grave menace
pour la santé publique, les données font également état d’une prescription
accrue.
De plus, un nouveau sondage réalisé auprès
des consommateurs canadiens révèle qu’il persiste encore de sérieux mythes sur
l'usage approprié des antibiotiques persistent.
Le bilan
national annuel en matière d’antibiorésistance a été publié aujourd’hui dans le
cadre de la semaine nationale de sensibilisation aux antibiotiques, qui a lieu
du 27 février au 3 mars, et qui est organisée par le PNIA (Programme national
d’information sur les antibiotiques). Le PNIA est un regroupement de
8 organismes canadiens composés de médecins, de pharmaciens et de patients, qui
a été fondé il y a 10 ans afin d’informer les Canadiens sur le bon usage des
antibiotiques.
Les bactéries peuvent devenir résistantes aux
antibiotiques par suite de l’usage abusif ou inadéquat de ces médicaments, ce
qui entraîne un phénomène communément appelé antibiorésistance.
« Les taux de résistance à la pénicilline de
Streptococcus pneumoniæ (S. pneumoniæ) se sont stabilisés au cours
des 5 dernières années, et n’ont connu qu’une légère hausse de 14,8 % à 15 %
entre 2004 et 2005 », affirme le Dr Donald Low, microbiologiste en
chef à l’hôpital Mount Sinai de Toronto et investigateur principal pour le
Réseau canadien de surveillance bactérienne (RCSB), qui a colligé les données.
« Mais il y a
de quoi s’inquiéter pour d’autres classes d’antibiotiques, dont les macrolides,
qui sont employés couramment pour traiter les infections des voies respiratoires
chez les enfants et les adultes. Le nombre de souches de S. pneumoniæ
résistantes aux macrolides ne cesse d’augmenter depuis 1999. Le taux de
résistance de S. pneumoniæ à un macrolide très prescrit, l’érythromycine,
a atteint 19,3 % en 2005, alors qu’il était de 18 % en 2004. En 1999, le taux de
résistance aux macrolides au Canada était inférieur à
10 % », précise le Dr Low.
La bactérie
S. pneumoniæ figure parmi les principales causes de maladie et de mortalité par
infection à l’échelle mondiale. De plus, ce streptocoque est la principale cause
d’infections extrahospitalières, telles que la bronchite, la sinusite et la
pneumonie. Il est aussi à l'origine de la plupart des cas d'otite moyenne et de
méningite bactérienne chez l'enfant. Chaque année au Canada, il est associé à
12 500 cas de pneumonie nécessitant une hospitalisation.
Pour comparer la
situation d’une année à une autre, le RCSB évalue régulièrement
l’antibiorésistance de S. pneumoniæ.
Le bilan fournit
aussi des données sur une classe d’antibiotiques appelés quinolones, et
plus particulièrement sur la lévofloxacine, qu’on emploie surtout pour le
traitement d’infections des voies respiratoires et urinaires. Le taux de
résistance de S. pneumoniæ à la lévofloxacine est resté pratiquement
inchangé, subissant un léger recul de 1,5 % en 2004 à 1,4 % en 2005.
Le bilan montre
aussi une réduction marquée de l’antibiorésistance au Québec où, de 2004 à 2005,
les taux de résistance de S. pneumoniæ sont passés de 22,3 à 16,8 % dans
le cas des pénicillines, et de 29,2 à 26,8 % dans le cas des macrolides. « Ces
résultats sont certainement encourageants », d’affirmer le Dr François
Boucher, spécialiste en infectiologie
infantile du Centre hospitalier universitaire de Québec et président du PNIA.
« Il faut espérer que la tendance se maintienne dans la bonne direction. »
Prescription
d’antibiotiques en hausse
En 2005, on
observait une légère augmentation du nombre d'ordonnances rédigées pour les
agents de la classe des pénicillines, ce qui va à l’encontre de la tendance à la
baisse observée de 1994 à 2004, alors que le volume des ordonnances a diminué de
près de moitié.
En 1997, Santé
Canada s’est donné comme objectif de réduire de 25 % en 5 ans le taux
d’utilisation des antibiotiques dans la collectivité. À ce jour, la baisse
enregistrée n’est que de 9 %. L’augmentation du nombre d’ordonnances totales
d’antibiotiques mentionnée dans le bilan suscite également des craintes, car le
nombre d’ordonnances par 100 habitants est passé de 61,9 en 2004 à 63,5 en 2005,
soit une hausse de presque 3 %.
« Il faut
continuer de surveiller la situation, déclare le Dr Boucher. C’est la
prescription inadéquate et la mauvaise utilisation des antibiotiques qui mène à
l’antibiorésistance. Cette hausse doit nous servir d’avertissement à tous,
médecins, pharmaciens et patients : nous devons être plus vigilants face à
l’usage des antibiotiques. »
« Nous devons
prendre tous les moyens possibles pour contrer l’antibiorésistance. Le PNIA a
toujours exprimé clairement son objectif de rappeler aux Canadiens à quel point
nous sommes chanceux d’avoir accès à des antibiotiques très efficaces, mais que
ces médicaments puissants perdront leurs bienfaits s’ils ne sont pas employés de
façon judicieuse », ajoute le Dr Boucher.
Sondage sur
l’attitude des Canadiens
Pour souligner
son 10e anniversaire, le PNIA a commandé un sondage auprès des
consommateurs afin d’évaluer les connaissances des Canadiens sur les
antibiotiques et l’antibiorésistance2.
Les résultats ont révélé qu’il règne encore une grande confusion sur le mode
d’action et le bon usage des antibiotiques. Même si 85 % des répondants savaient
que les antibiotiques sont utiles pour traiter les infections bactériennes, plus
de la moitié (53 %) les considéraient à tort comme étant efficaces dans les cas
d’infections virales. En outre, seulement 27 % des personnes interrogées ont dit
comprendre clairement la différence entre une infection virale et une infection
bactérienne, alors que près de la moitié (47 %) ont été d’accord avec l’énoncé,
erroné, selon lequel les « antibiotiques feront partie de l’arsenal déployé
contre une pandémie mondiale de grippe ».
Résultat le plus alarmant, 63 % des
Canadiens croient que le fait d’utiliser très peu les antibiotiques, ou de les
prendre en suivant les directives à la lettre, permet de réduire le risque de
contracter une infection résistante aux antibiotiques. Ce résultat signifie
que la majorité des Canadiens ne comprennent pas que n’importe qui
peut contracter une infection causée par une bactérie qui n’est plus sensible à
ces agents, puisque ce sont les bactéries - et non les gens - qui acquièrent une
résistance aux antibiotiques.
Le sondage a également montré que les
fausses croyances sur les antibiotiques sont plus répandues chez les personnes
de 18 à 24 ans que dans d’autres groupes d’âge.
« Les résultats du sondage sont étonnants
et décevants, dit le Dr Boucher, et font ressortir toute l’importance
de continuer à informer les Canadiens sur l’usage adéquat des antibiotiques, en
particulier les plus jeunes. ».
À propos du sondage
Le sondage national auprès des
consommateurs a été commandé par le PNIA et réalisé par Léger Marketing entre le
7 et le 12 février 2006. Au total, 1500 entrevues ont été effectuées par
téléphone, et la marge d’erreur pour un échantillon de cette taille est de
+/- 2,5 %, 19 fois sur 20.
À propos du PNIA
Le message que transmet le PNIA aux
Canadiens est resté le même depuis bon nombre d’années. En effet, depuis 1996,
le PNIA cherche à sensibiliser le public à la menace que représente la
résistance aux antibiotiques et à l’importance d’un usage judicieux des
antibiotiques, à savoir, la prescription appropriée des antibiotiques par les
médecins, les directives pertinentes offertes par les pharmaciens et la fidélité
des patients au traitement lorsqu’il s’avère nécessaire.
La coalition du PNIA est formée de
différents organismes : l’Association canadienne de microbiologie clinique et
des maladies infectieuses, l’Association médicale canadienne, la Société
canadienne de pédiatrie, l’Association des pharmaciens du Canada, l’Association
canadienne de santé publique, Le Collège des médecins de famille du Canada,
l’Association pulmonaire et la Société canadienne de thoracologie.
Le fonctionnement du PNIA est défrayé par
une contribution à visée éducative de Pfizer Canada, qui a fondé la coalition il
y a 10 ans. Depuis 1996, Pfizer a consacré plus de 3,5 millions de dollars à la
lutte contre l’antibiorésistance, en appuyant notamment le PNIA et le RCSB.
Rogers Media s’est également jointe au PNIA à titre de partenaire médias,
offrant généreusement de l’espace publicitaire dans la presse écrite afin de
communiquer les messages du PNIA au grand public et aux professionnels de la
santé.
Les médecins et les pharmaciens peuvent
toujours se procurer la trousse du PNIA sur les antibiotiques afin de mieux
promouvoir le bon usage des antibiotiques chez leurs patients. Le site Web du
PNIA (www.antibiotiques-info.org) contient de l’information éducative sur
les antibiotiques et l’antibiorésistance.
Le PNIA est membre du comité canadien sur
la résistance aux antibiotiques (CCRA), une association financée par Santé
Canada ayant pour but de coordonner les efforts des groupes de médecins, de
professionnels de la santé publique et de vétérinaires du Canada qui luttent
contre la résistance aux antibiotiques.
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POUR
OBTENIR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS OU UNE ENTREVUE, VEUILLEZ COMMUNIQUER
AVEC :
Peter Gay/ Farah Meghji
Hill & Knowlton Canada
416 413‑4732/416 413‑4737
[email protected]
ou farah.meghji@hillandknowlton.ca
Références :
1. Réseau canadien de surveillance
bactérienne, février 2006.
2. Sondage du PNIA réalisé auprès des consommateurs par Léger Marketing,
février 2006.
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